Ni Guru ni Maître… Ces quelques mots, souvent prononcés par Jean Dubuis, traduisent clairement la façon dont il conçoit sa mission : désocculter la connaissance et la transmettre dans un esprit de liberté, proposer des outils pour marcher dans le sens de son Devenir, rappelant que pour comprendre Le Grand Livre de la Nature, deux choses sont nécessaires : « une tête bien faite et un coeur généreux ». Il invite au « Ora et Labora » (« médite et travaille »). Ainsi, est toujours sienne la devise du Bouddha Gauthama : "Ne crois rien parce qu'on t'aura montré le témoignage écrit de quelque sage ancien. Ne crois rien sur l'autorité des Maîtres ou des Prêtres. Mais ce qui s'accordera avec ton expérience et après une étude approfondie satisfera ta raison et tendra vers ton bien cela tu pourras l'accepter comme vrai et y conformer ta vie".

jeudi 13 décembre 2007

mercredi 14 novembre 2007

Le chemin ... Michi en japonais

Le chemin ... Michi en japonais

Voici un lien pouvant en intéresser quelques uns ou quelques unes.
Un anglais facile à comprendre avec animations flash

http://www.nikon.co.jp/main/eng/feelnikon/comfort/japanese_spirit/window.htm

jeudi 8 novembre 2007

La gnose et le pardon


La gnose et le pardon
Vidéo envoyée par baglistv
Une conférence sur le pardon. Le pardon est ici abordé dans une perspective large. Ensuite Jean Pataut analyse les rapports entre offensé et offenseur.

mercredi 7 novembre 2007

Santal : sortez délicatement une baguette de santal, allumez-la de la main droite...


















Santal

Sortez délicatement une baguette de santal, allumez-la de la main droite, éteignez-en la flamme non en soufflant dessus, mais en secouant doucement la baguette, piquez-la dans sa coupelle, asseyez-vous, faites silence. Elle est là, tremblotante, toujours près de se briser, grosse en sa gracilité de tous les miracles qu'elle va dérouler devant vous. Toute émue au seuil de l'offrande.
Légère, une fumée bleutée commence à s'élever dans l'air. Elle forme de lentes volutes qui s'embrassent, se déprennent, de capricieuses arabesques, des cortèges de profils changeants, des noeuds qui se dénouent d'eux-mêmes.
La baguette de santal a pour page l'espace. Alors que jamais ne bouge sa plume de lumière, la phrase qu'elle trace n'est jamais la même. Vous regardez monter ces arborescences maniérées qui semblent enserrer d'invisibles colonnes d'air, ou comme les fins rinceaux de cornaline escaladent de leurs courses les neiges du Tâj-Mahal. Vous suivez l'évolution de ces flexibles déploiements, de ces subtils ballets de symboles. Et vous vous demandez quels peuvent être ces débris d'un mystère incohérent, dont vous ne saisissez pas l'évasive identité.
A peine une respiration plus forte, et toute l'architecture s'effare, se cabre, s'effondre, court se recomposer ailleurs. Vous regardez errer le rêve.
Vous découvrez bientôt que cette danse insaisissable, toujours renouvelée, cette danse est un parfum. Vous devinez que toutes ces formes reproduisent les lettres de l'alphabet sanskrit, et sans doute de beaucoup d'autres, il suffit d'être assez vif pour savoir les lire au vol , les centaines d'attitudes du corps humain durant l'amour, le jeu chorégraphique, la gymnastique sacrée, toutes les espèces de feuilles, toutes les corolles de la grande forêt, toutes sortes d'animaux, et tous les ornements des chapiteaux des temples.
Pour peu que vous observiez encore, vous vous direz que tous ces gracieux accidents de fumée miment et dansent les pensées, les songeries de l'esprit, que la tige odoriférante ressemble à un stylet tranquille ciselant le vide déroulé devant lui, dessinant dans leurs plus précis frémissements les rivages découpés, les méandres de l'imaginaire ; mais qu'elle décrit aussi les fines métamorphoses du devenir humain, et que, s'attardant en nostalgies, passant par des phases d'exaltation et d'abattement, c'est votre vie qu'elle vous raconte.
Mais telle est bien aussi l'image du devenir universel. Car, tandis qu'elle se consume lentement, vous verrez la baguette inscrire les cycles de l'éternité, qui se développent, s'harmonisent, se défont aux angles du destin, se réinventent sans cesse sous l'immobile bourrasque de l'Esprit, renaissent de leur propre évanouissement.
Jusqu'au moment où, dans l'obscurité tombée, ne brille plus devant vous qu'une goutte de lumière imperceptible comme le trou d'une serrure donnant sur l'autre monde. Le dernier soupir du santal trace un point d'interrogation au-dessus d'une traînée de cendre, et la baguette s'éteint au même instant que s'achève la dissolution cosmique.
Il suffit d'en cueillir une autre pour y allumer un nouvel univers.

signé Jean Biès

-----------------------

Jean Biès

Né à Bordeaux en 1933, Jean Biès fait ses études de Lettres Classiques aux Facultés d'Alger, puis de Paris.

Son séjour en Algérie lui révèle le soufisme et le prépare à l'exploration des sagesses de l'Orient, l'hindouisme en particulier, qu'il découvrira en 1951, à la suite de la lecture des ouvrages de René Guénon.

Il séjourne au Mont Athos en 1958, qui lui inspirera son premier livre. Jean Biès soutient en 1965 une thèse de 3eme cycle consacrée à René Daumal, et en 1973, sa thèse de Doctorat d'Etat, Littérature française et Pensée hindoue, qui obtiendra le Prix de l'Asie, de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer.

Il parcourt l'Inde la même année.

Son oeuvre poétique a été couronnée entre temps du Grand Prix de la Société des poètes français.

Jean Biès rencontre Pierre Emmanuel, Lanza del Vasto, séjourne auprès d'Arnaud Desjardins, découvre en 1971 C. G. Jung et l'alchimie. Il collabore à plusieurs revues, dont Questions de, Troisième Millénaire, les Cahiers de l'Herne, et plus tard, Terre du Ciel.

Tout au long de ces années, l'oeuvre s'est développée à travers articles et livres. Dans des styles et des genres différents, cette oeuvre se propose, en une période particulièrement critique, de fournir des "clés de vie", de rendre une âme à un monde qui l'a perdue, et d'oeuvrer à l'urgente préparation de l'avenir par un retour au spirituel

http://www.cgjung.net/jbies/presentation.htm

mercredi 31 octobre 2007

Qu’est-ce que la Spagirie ou spagyrie par Vincent Lauvergne :










Qui est Vincent Lauvergne ?

Ecrivain, conférencier, occultiste et alchimiste des plantes, il est depuis 12 ans le président de l’association GIRE, qui s’est exportée aujourd’hui dans 5 pays, en plus de la France. Il anime également depuis trois ans des stages, à travers toute la France, sur des domaines aussi variés que la phytothérapie, l’aromathérapie, la Lithothérapie, l’antenne de Lecher mais aussi la magie traditionnelle.

Naviguant dans le monde de l’ésotérisme et des médecines douces depuis plus de 15 ans, il a été initié à 20 ans au chamanisme celte pour finalement trouver sa voie dans les arts occultes traditionnels occidentaux et les médecines douces. Il est également l’auteur de deux sites Internet classé parmi les plus réputés du net, « Les portes de l'inconnu » et « Le grimoire des magies ».

Elève et collaborateur de Reynald Boschiero, le spécialiste français de la Lithothérapie, ils préparent ensemble une gamme unique d’Elixirs minéraux et d’huiles minérales, selon des préceptes issus directement de l’alchimie. D’autre part, un ouvrage sous leurs deux signatures sur le thème des élixirs et huiles de minéraux, devrait sortir courant 2008.

Il vient de terminer également la rédaction de deux ouvrages, le « Manuel pratique de Magie verte » qui sortira fin Mars aux éditions Ambre, et le « Dictionnaire des analogies ésotériques » à paraître chez le même éditeur, en novembre 2007. D’autre part, il continue l’écriture d’autres ouvrages dont un sur l’astrologie antique qui devrait paraître chez le même éditeur en 2008 et un autre sur le bilan énergétique à paraître toujours chez le même éditeur.

La gamme de produits qu’il commercialise est entièrement créés et fabriqués par lui, en respectant scrupuleusement les analogies ésotériques de la tradition occidentale. Toutes les compositions d’huiles et d’élixirs ont été savamment dosées afin d’en obtenir le meilleur pour le bien de tous.

Extrait d'un texte écrit quelque temps après mes premières expériences alchimiques il y a plusieurs années...
Par Vincent Lauvergne

Nouvel Article:

Comment j’ai découvert la distillation ?

J’ai toujours aimé jouer aux « apprentis sorciers ». Depuis l’âge de 15-16 ans, au grand désespoir de mes parents qui craignaient que je ne fasse sauter la maison, je « jouais » déjà à mélanger des acides et à faire chauffer le tout « pour voir » ce qui se passerais. Tout était prétexte à des expériences. Je me souviens d’une fois, où avec un ami nous avions ramassé du Gui. Ce qui m’intriguait le plus dans cette plante, c’était l’aspect de ces petites boules blanches, qui sont le fruit du Gui. Je m’étais amusé à en mettre dans un tube à essai et, à l’intérieur même de ce tube, à tout écraser avec un morceau de bois, ce qui fit bien vite une étrange pâte collante qui se coinça dans le tube, et j’étais du coup bien incapable de nettoyer ce tube !  Je laissa donc tout ça dans un coin, me disant que je le nettoierais plus tard. Quelques jours après, je remis la main sur le tuba à essai, et surprise, le Gui avait pourri et une terrible odeur sortait du tube ! Je ne sais pas ce qui m’a prit à ce moment-là, mais j’approcha le tube d’une flamme. Une épaisse fumée blanche se constitua dans le tube. Cette fumée m’intrigua car elle s’écoulait comme du liquide tout en restant impalpable. Je prit la décision d’essayer de la « capturer » pour la montrer à mes amis, et ainsi je relia mon tube à essai à un tuyau que je fixais avec du scotch, et à l’autre bout du tuyau, j’y fixa un autre tube à essai. J’observais ma fumée passer d’un tube à l’autre, lorsque je m’aperçu qu’au lieu de rester sous forme de fumée, elle se transforma en un liquide jaune très clair, et qui dégager une forte odeur. Sans le savoir, je venais de découvrir par moi-même le principe de l’alambic, de la même façon peut-être qu’avant moi, il y a des siècles, les premiers alchimistes découvrir ce principe. Et pour ma première distillation, je venais de faire de l’alcool de Gui ! Avis aux amateurs de symbolisme…

Qu’est-ce que la Spagirie ?

Le terme « spagirie » ou « spagyrie » (on retrouve les deux orthographes) a été inventé par Paracelse. C’est un terme d’origine grecque, signifiant séparer et réunir.
C’est la petite sœur de l’alchimie, qui s’intéresse exclusivement aux végétaux. Son but est la purification d’une plante, par la séparation de ses trois principes qui sont l’huile essentielle (désignée pat « soufre » en Alchimie), l’alcool (désigné par « Mercure » en Alchimie), et les sels minéraux et oligo-éléments (désigné par « Sel » en Alchimie). Une fois ces trois éléments séparés, on les réunira à nouveau de façon à former un élixir, qui contiendra uniquement les principes actifs de la plante. De cette façon, on élimine même les toxicités éventuelles que pourrait contenir une plante. Ainsi, on peut même utiliser une plante comme la Belladone qui contient un poison. Sous forme d’élixir spagyrique, cette plante perd sa nocivité, et nous fait profiter uniquement de ces bienfaits…

Spagirie et spiritualité

La Spagirie étant une branche de l’alchimie, il ne faut pas perdre de vue que celle-ci constitue donc à part entière une voie d’évolution spirituelle. Car, au-delà des termes alchimiques et thérapeutiques, nous retrouvons l’explication spirituelle de la transformation que la spagirie effectue sur la plante. Ainsi, on nomme également l’huile essentielle d’une plante, son « âme ». L’alcool est son « esprit » (ce n’est pas pour rien si l’on appelle les alcools fort des « spiritueux » ou des eaux-de-vie…) et ses sels minéraux son corps. Ainsi, nous retrouvons la constitution spirituelle « corps – âme – esprit » au sein même de la plante. Le fait de purifier chacun de ces « corps » puis de les rassembler, nous conduit à purifier littéralement la plante, en lui permettant d’accéder à un état d’être supérieur. Et pour le spagiriste, le fait de participer à l’évolution d’un être (dans ce cas précis, d’un être végétal), cela profite à sa propre évolution spirituelle et l’alambic, finalement, permet à la fois la purification de la plante, et celle du spagiriste. Même si cela peut sembler étrange à première vue, je peux affirmer cela car j’en ai été témoin dès les premiers résultats de mes travaux. Evidemment, je ne pense pas que tous les chimistes ou tous les fabricants d’alcool sont nécessairement des êtres « super-évolués » car il passe leur temps à purifier des plantes. Je pense que ce résultat n’est obtenu que par l’alchimiste car, contrairement aux métiers précédemment cités, l’alchimiste travail en pleine connaissance des effets qu’il produit sur la plante. Là où le distillateur voit qu’il fabrique un alcool qui sera certainement délicieux, là où le chimiste voit la séparation des principes actifs d’une plante en vue de la guérison de maladies, l’alchimiste-spagiriste voit tout cela, tout en intégrant la dimension spirituelle de purification de l’être végétale. Et je pense que c’est un atout majeur dans l’efficacité de ses futurs élixirs. En effet, considérant la plante comme un être vivant, celle-ci ne peut que restituer ses qualités exacerbées à l’alchimiste, en remerciement de ce que ce dernier a fait pour elle.

http://www.paracelse-remedies.com

--------------------------------------------------

Bonjour à tous,

Après quelques semaines de silence dû à une intense activité de production et d’animations de stages, de nombreuses mises à jour viennent d’avoir lieu sur la boutique « Les remèdes de Paracelse ».

Et pour commencer, de nouvelles huiles et de nouveaux élixirs minéraux sont en ligne. Bien que l’association avec Reynald Boschiero ait été annulée, je continue néanmoins leur élaboration et leur fabrication, donc de ce point de vue, rien ne change vu que c’était déjà ma partie du travail… Vous pouvez retrouver toute la gamme actuellement disponible en suivant directement ces liens :

Pour les huiles
: http://www.paracelse-remedies.com/-c-54.html

Pour les élixirs : http://www.paracelse-remedies.com/-c-53.html

Les stages du premier semestre 2008 sont également en ligne. J’avais envie de faire évoluer un peu ces stages que j’anime depuis près de 5 ans maintenant, ce sont donc de nouveaux programmes, et pour certains de nouveaux stages à part entière que je vous propose :

Tout d’abord un stage de spagyrie, dans lequel vous pourrez directement passer du côté du laboratoire, et apprendre ainsi les « secrets » de l’alchimie végétale. Vous apprendrez les préparations de base, les différents matériels du laboratoire (cornue, extracteur, colonne de Vigreux, etc.…) leur utilisation, et comment vous constituer votre labo à moindre coût. Vous verrez aussi dans ce stage le côté spirituel de l’alchimie, et de nombreuses applications pratiques auront lieu. ATTENTION : ne tardez pas à réserver votre place, celles-ci étant limitées à 10 personnes ! D’autant qu’il n’y aura qu’un seul stage de ce type en 2008…

Toutes les infos : http://www.paracelse-remedies.com/initiation-spagyrie-rochelle17-p-198.html

Le stage d’initiation à l’antenne de Lecher a fait peau neuve, et s’est recentré sur le bilan énergétique. Exit donc la partie Géobiologie, pour pouvoir ainsi perfectionner le côté « bioénergie », en étudiant plus longuement la partie symbolique des organes, les Chakras, et les différents moyens de soins que l’ont peut appliquer dans un bilan (élixirs spagyriques, élixirs minéraux, chromothérapie, cristaux, etc.)

Trois dates sont fixées, mais là encore, inscrivez-vous vite, car les places sont limitées…

Plus d’infos : http://www.paracelse-remedies.com/-c-39_41.html

Un stage de magie est programmé les 12 & 13 novembre 2007. Ce stage vous permettra de mettre un pied dans les sciences occultes, et commencer avec de solides bases votre chemin sur la voie de la magie. Une autre date est prévue au Touvet en 2008.

Pour le stage de novembre, il reste peu de places, et surtout, peu de temps pour vous inscrire !

Plus d’infos :

Stage de Novembre à La Rochelle : http://www.paracelse-remedies.com/stage-rochelle-p-123.html

Stage du Touvet : http://www.paracelse-remedies.com/stage-touvet-p-199.html

Pour ceux qui n’ont pu assister au stage d’initiation à la Lithothérapie degré 1 & 2 de cette fin d’année, deux nouvelles dates sont programmées, l’une à Angers :

http://www.paracelse-remedies.com/formation-lithotherapie-angers49-p-200.html

L’autre au Touvet : http://www.paracelse-remedies.com/formation-lithotherapie-touvet38-p-201.html

Ces stages s’étaient remplies en 2 semaines lorsque je les avais mis en ligne, alors ne tardez pas à réserver votre place, d’autant que j’ai limité les places à 12 personnes maximum.

Enfin, quelques dates sont programmées pour un stage d’Aromathérapie qui ravira beaucoup de personnes. En effet, outre le fait que vous apprendrez les diverses « notes » des huiles essentielles, leurs analogies, leurs effets, etc. vous pourrez également, à l’issue de ce stage, réaliser votre propre huile « personnalisée » et repartir avec enfin de stage !

Plus d’infos :
http://www.paracelse-remedies.com/-c-39_42.html

Nous avons également commencé à mettre en ligne des minéraux. Pour l’instant, seules les boules d’obsidiennes œil céleste sont disponibles, mais très bientôt une gamme complète de différentes pierres et cristaux de très grande qualité seront disponibles. L’idée est que la photo soit celle de la pierre que vous achèterez, ainsi, pas de mauvaise surprise… Toutes les pierres viennent de la galerie du Fort Vauban, à Fouras, dont la réputation en matière de choix et de qualité n’est plus à faire en France… Je mettrais bientôt quelques photos de la galerie en ligne, afin que vous puissiez vous en faire une idée.

Les minéraux en ligne : http://www.paracelse-remedies.com/-c-55.html

Voilà pour cette importante mise à jour, ne tardez donc pas pour les réservations de stage, il n’y en aura pas pour tout le monde !

Joyeux halloween à tous !

Cordialement,

Vincent Lauvergne

Pour m'écrire :

Vincent.Lauvergne@wanadoo.fr

La boutique en ligne des produits du bien-être :

http://www.paracelse-remedies.com

Le site de l'ésotérisme, des médecines douces et de la spiritualité :

http://perso.orange.fr/portes-inconnu/

mercredi 24 octobre 2007

Un article de Encyclopedia Dharma






Bouddhisme et Dharma

Un article de Encyclopedia Dharma.

Définition donnée par lama Denis Teundroup dans « Tradition du Bouddha et modernité »,supérieur de la Congrégation Dachang Rimé à La Rochette (Savoie), Conférence du Grep-mp, Parcours 19-20, 4 février 1999

La tradition du Bouddha existe depuis Sakyamuni (vingt-cinq siècles), mais le bouddhisme à proprement parler seulement depuis le siècle dernier. Dans un livre récent Roger-Paul Droit faisait remarquer que le bouddhisme est né aux alentours de 1825. Ce sont des "bouddhologues" qui ont inventé ce vilain néologisme : "bouddhisme". Donc, nous préférerons parler de "la tradition du Bouddha", le dharma. En un mot la tradition du Bouddha est dharma. Ce mot sanscrit exprime ce qu'est l'enseignement du Bouddha.

Dharma

Pour définir cet enseignement, nous entendons parler de religion, de philosophie. L'enseignement du Bouddha est-il une religion ? C'est une question de vocabulaire. Si l'on entend par religion l'adhésion à une croyance, à un credo, à une vérité posée comme telle d'une façon dogmatique alors le dharma n'est certes pas une religion, il est même la révocation de tous les "ismes", de toutes les idéologies. Dans ce qu'il a même de plus profond, cet enseignement du Bouddha est une science sacrée, une science de l'expérience ; on pourrait presque dire aussi une science cognitive, une science de ce que nous sommes dans l'expérience. Le cœur de l'enseignement du Bouddha est de comprendre ce qui est, ce que nous sommes. "Sache ce que tu es" dit aussi l'adage socratique. Savoir ce que nous sommes, mais dans l'expérience des sens, pas dans un discours philosophique.

Dharma (toujours ce mot qui signifie l'enseignement du Bouddha) a trois sens :

- Dharma signifie d'abord tous les phénomènes. Tous les phénomènes sont dharma, entendant par phénomène, tout ce que nous expérimentons par l'un ou l'autre des six sens, de tous nos sens, auditif, visuel, tactile, gustatif, tactile et le sens mental, interne. Tout ce que l'on peut ainsi connaître est dharma.

- Dharma signifie ensuite "réalité", mais cette fois-ci, réalité première, primordiale : l'expérience primordiale. Donc dharma dans son premier sens est la réalité habituelle et dharma dans son second sens est la réalité primordiale.

- Le troisième sens de dharma explique ce qu'est dharma au sens premier et dharma au sens second et propose une voie de réalisation, de réalisation de la réalité, de notre réalité, de notre nature dans ce que celle-ci a de plus essentiel, de plus primordial, et l'on peut même dire d'absolu, c'est-à-dire "sans autre" — qui ne dépend pas de quelque chose qui lui soit autre.

Donc dharma a ces trois sens : la réalité habituelle, la réalité véritable, il présente la condition de notre état habituel et de notre état foncier, et propose cette compréhension, cette pratique de réalisation, qui fait passer de la réalité habituelle à la réalité foncière, primordiale.

Est-ce une religion ou pas ? C'est une question de vocabulaire, mais plutôt que d'employer le mot religion, le dharma se définit comme une éthique, pratique et une spiritualité, une pratique spirituelle.

Encyclopédie libre "Dharma"
http://www.sangharime.com/wiki/index.php?title=Accueil

jeudi 20 septembre 2007

Stéphane Cardinaux, architecte EPFL et géobiologiste,

















Pour accéder directement au site de Stéphane Cardinaux, cliquer sur le titre désigné ci-dessus.

Expertises géobiologiques

avec des prestations très complètes en électromagnétisme, tellurisme, bioénergétique une solide expérience dans tous les domaines école de formation en géobiologie et bioénergétique plus de 400 heures de cours théoriques et pratiques par an et plus de 160 élèves inscrits dans différents cours une formation complète sur 3 ans (170 heures) visites de lieux sacrés 5 à 8 visites guidées de lieux sacrés par an des stages en développement personnel des conférences sur des thèmes variés centre de recherche collaborant avec l'industrie et le milieu universitaire dans divers domaines: matériaux, archéologie, etc. recherches sur le potentiel extrasensoriel humain

--------------------------------------------------------------------------------
Formations
--------------------------------------------------------------------------------

Vous aimeriez voir le monde avec de nouveaux yeux et percevoir l’invisible ?

Génie du Lieu propose des cours dans les domaines de la géobiologie, de la géométrie sacrée et de la bioénergie. Ces cours allient à la fois la théorie et la pratique : tenir des baguettes, utiliser un appareil de mesure ou manier un compas fait partie intégrante de l’exercice, car l’apprentissage n’est valable que s’il passe par le corps et par les émotions. Ils sont conçus pour être suivis dans l’ordre.

Les cours sont collectifs pour 6 à 18 personnes, selon le type de cours.

suite sur son site : http://www.geniedulieu.ch/index.html

jeudi 13 septembre 2007

Passe sans Porte, an 1229, 48 kôan anciens, Règle 4/48





















Règle 4. -- L'ETRANGER SANS BARBE

Houo-ngan dit : « Pourquoi l'étranger de l'Ouest :
Bodhidharmla, est-il sans barbe? »

Réflexions badines de Wou-men

Votre recherche doit être la vraie recherche. Votre Illumination doit être la vraie Illumination. Seulement pourvu que vous voyiez vous-même une fois cet étranger, vous pouvez comprendre la parole de Houo-ngan. Mais, si je dis : « Voyez, vous même, cet étranger », j'ai déjà tort de distinguer « voyant » de « vu ». Voici mon poème :

En face de l'idiot
On ne doit pas conter le rêve.
Par : « L'étranger sans barbe »,
Houo-ngan ajoute l’ obscurité à l’ éveil.


Notes explicatives

Houo-ngan est le deuxième successeur de la Loi de Yuan-wou (1063-1135), auteur du Recueil de la Falaise verte ».

Bodhidharma est le fondateur de l'école du Zen en Chine. Le Zen insiste fortement sur la pensée fondamentale : « le dépouillement du corps et de l'esprit; le corps ; le corps et l'esprit dépouillés ». Bodhidharma apparaît dans l'histoire sous l'aspect d'un homme portant la barbe, dans la relativité du temps et de l'espace. Mais en réalité Bodhidharma n'a aucun aspect : sans barbe, sans couleur. Le Zéniste doit voir Bodhidharma sans corps ni esprit. En effet, cette Règle 4 revient au problème de l'expérience religieuse : comment voir le Fondateur. Or, considérée au point de vue psychologie religieuse, quelle expérience le dévot fait-il lorsqu'il voit le Fondateur de sa religion? Ici, j'en cite un exemple : celle de Mie Nakayama, fondatrice du Ten-ri-kyô (doctrine du Logos du Ciel, une des sectes shintoïstes). Je crois que cette expérience n'a pas encore été présentée aux Occidentaux et que les lecteurs v trouveront grand intérêt.

«Quand Mie eut quarante et un ans, son fils aîné Hideshi tomba malade très gravement. Ni le médecin ni les remèdes n'étaient efficaces à le guérir. Les Nakayama demandèrent un exorciste, suivant la coutume de ce temps-là. Mais, au cours de cette prière, Mie changea soudain d'attitude et, d'un air divin, solennel, avec une dignité inviolable, elle déclara : « Je suis le Gouverneur du Ciel », « Dieu foncier et Dieu réel », « Dieu est maintenant descendu du Ciel sur la terre suivant l'échéance fixée, comme providence pour sauver l'humanité entière ». Tous les membres de sa famille proche, à commencer par son mari Zenbê, ne la crurent pas, mais elle, tout en s'asseyant, insista de plus en plus ardemment, la voix et le visage graves : « Dieu a choisi cette terre et cette famille entière avec ses parents et ses fils. Vous n'avez pas d'objections? », « Si vous désobéissez à l'ordre de Dieu, votre famille sera dispersée », « Je prends le corps de Mie comme temple de Dieu ». Ainsi, ils ne virent pas cette insistance continuelle sur la volonté de Dieu s'atténuer. Et Mie, peinant à cause de sa respiration précipitée, ouvrit grands les yeux et elle leur sembla beaucoup souffrir. Alors, le lendemain matin son mari, bien résolu, jura d'accepter toutes les paroles de Dieu. Mie répondit :« Je suis contente ! Je suis contente ! » et elle parut sortir d'un rêve. Cet oracle devint le fondement du Ten-ri-kyô il y a à peux près 120 ans.

Plus tard, au milieu d'une nuit, Mie fut réveillée soudain par un grand bruit au plafond et elle sentit son corps lourd; ce fut aussi l'oracle : « Je suis Kuni-notoko-tachi-no-mikoto (dieu résidant éternellement sur la terre). Me succédant, les autres dieux apparaîtront. Après avoir écouté cette parole, elle se sentit légère. Ensuite, elle se sentit lourde une deuxième fois et écouta cet autre oracle :« Je suis Omo-daru-no-mikoto (dieu à l'extérieur parfait). » Ainsi les dix divinités descendirent successivement du Ciel et firent du corps de Mie le temple des dieux.

Lorsque je compare cette expérience religieuse - un exemple typique d'hétéronome - avec celle des Zénistes des Notes explicatives de la Règle I, j'aperçois deux grandes différences :

I° Instantanéité de l'expérience Zen.

Les lecteurs rencontreront toujours dans les livres du Zen les expressions : tout d'un coup, tout à coup, soudain, instantanément, subitement ou brusquement etc. Le Zéniste doit franchir toute la durée du temps en un instant et voir en un instant tous les temps. Il doit faire un saut instantanément à travers toute la durée du temps. L'expérience de l'Eveil n'est pas mesurée par durée de temps : une demi-heure, une heure ou deux. La longueur temporelle de cette expérience est zéro, si le mot d'un instant exprime la petite durée de temps, tout bref soit-il.

2° Le Zéniste se concentre vers son intérieur profond, non pas vers l'objet extérieur.

L'expérience de l'Eveil du Zéniste n'est ni d'entendre des voix ni d'avoir des visions, mais de voir dans son Essence originelle, avec la cécité, où il n'y a pas de distinction entre l'éveillant et l'éveillé. Ce n'est pas non plus une puissance supérieure, venue du dehors, s'emparant de l'âme. Elle n'est pas passive, mais active. Comme le poussin brise la coque de l'intérieur et devient le poulet, on doit briser le moi ordinaire vers le fond du moi et le Moi originel doit jaillir. De là provient le caractère de Non-sainteté du Zen qui n'adore au dehors de nous ni Dieu ni Bouddha. Mais cela ne signifie pas qu'on soit Dieu. Plutôt je choisirai de dire qu'on est le Néant.

Le sens du poème de Wou-men est ainsi : « La parole de Houo-ngan est pareille au conte fantastique du rêveur, pour l'ignorant qui ne le croira pas. Donc il est inutile. Mais, cette phrase : « l'étranger sans barbe » suscite des doutes obscurs dans le cœur de l'idiot qui se croyait éveillé. Ici réside l'efficacité socratique de cette règle.

Une devise du Zen dit :« Plus grand doute, plus grand Eveil. »

mardi 11 septembre 2007

DG Diffusion - Ventes de livres sur le Reiki


















Un choix important d' ouvrages sur le Reiki.

pour accéder directement au site en ligne cliquer sur le titre REIKI-DG dist., etc...

lundi 10 septembre 2007

Médecines douces / Guérisons






Dans notre société hyper-médicalisée, nombreux sont les individus qui continuent à souffrir sans trouver de réponses auprès des pratiques médicales orthodoxes. Aussi ces êtres se tournent-ils en désespoir de cause vers les thérapeutes alternatifs : acupuncteurs, homéopathes, magnétiseurs, ... et autres guérisseurs de tout type. Ces praticiens utilisent en général en façade des "techniques" mais en réalité les guérisons se produisent de façon paranormale, c’est-à-dire inexplicable scientifiquement parlant. Généralement, ces thérapeutes ne cherchent pas à faire valider leur pratique par des scientifiques, et les recherches françaises dans ce domaine sont rares et mal accueillies (voir J.Benveniste avec l’homéopathie). Certains ont cependant réalisé des enquêtes et des expériences dans le domaine des guérisons paranormales et des placebos. Parallèlement, de plus en plus de croyants font des démarches s’inscrivant dans la prière (mouvements charismatiques ...) ou les pèlerinages (Lourdes ...). Comme il est absolument primordial de préserver la croyance pour obtenir une efficacité thérapeutique, et malgré l’existence d’un Bureau Médical à Lourdes, peu sont motivés pour une étude rationnelle de ce type de guérison dit "miraculeuse". Aux USA en revanche, la recherche sur les médecines alternatives est en plein développement, avec des fonds publics et privés très importants.

http://www.metapsychique.org/-L-IMI-aujourd-hui-.html

vendredi 7 septembre 2007

Illuminer l' être humain des facultés divines endormies en lui












" Illuminer l' être humain des facultés divines endormies en lui par la
matière tel était le but que poursuivait Martines de Pasqually ; telle était la seule raison d' être de sa doctrine qui est toujours obscure et incompréhensible pour le profane, quelque connaissance qu' il ait d' ailleurs de la philosophie ordinaire."

Papus

Source : Papus, l' Illuminisme en France, MdP, sa vie, ses pratiques magiques, son oeuvre, ses disciples, suivis des catéchismes des élus Coëns, Chamuel, Paris, 1895.

vendredi 13 juillet 2007

Librairie de la Cathédrale de Serge Amato, voici son catalogue N° 53 de Juillet 2007




















Amato Serge " Librairie de la Cathédrale "

Catalogue 53

13-Jul-2007 10:54 2.2M

Téléchargement possible sur :

http://www.mystica-verba-profaris.org/section1/

j' ai acheté qq ouvrages, alors bonne pêche...

@mitiés

claude CdB le pélican

jeudi 5 juillet 2007

Passe sans Porte, an 1229, 48 kôan anciens, Règle 3/48














Règle 3. __ KIU – TI – LEVE LE DOIGT

Le précepteur Kiu-ti ne fait rien autre que de lever un doigt, pour répondre à toutes les questions qu'on lui pose sur le Zen. Il y avait un garçon chez lui et un jour, quelqu'un de l'extérieur demanda à ce garçon : « Quelle essence de la Loi prêche votre précepteur? » Le garçon, lui aussi, leva un doigt. Plus tard, ayant appris cela, Ti lui coupa alors le doigt avec un couteau. Le garçon s'enfuit en larmes, criant de douleur. Ti l'ayant rappelé, le garçon se retourna. Ti, à son tour, leva le doigt. Le garçon réalisa soudain l'Illumination. Au moment où Ti va mou­rir (littéralement : obéir au monde (1) ), il dit aux moines :



« J'ai obtenu le Zen à l'aide d'un seul doigt, de T'ien­long, et je l'ai utilisé inépuisablement toute ma vie. » Ceci dit, il montre la mort (I).

Réflexions badines de Wou-men

L'Illumination de Kiu-ti et du garçon n'est pas une question de doigt. Si vous pouvez comprendre ce secret, vous enfilerez sur une même brochette à la fois T'ien­long, Kiu-ti, le garçon et vous-même. Voici mon poème :

Kiu-ti se moque du vieux Tien-long,
Il éprouve le petit garçon, portant un couteau aigu.
Le dieu immense, levant ses mains, déchire sans effort
Des milliers de couches du Mont Houa.


Notes explicatives

L'histoire suivante vous montre comment Kiu-ti obtint la Loi. Un jour, une nonne qui s'appellait Che-tsi rendit visite à l'ermitage de Kiu-ti. Sa canne à la main, elle fit trois fois le tour du siège de Kiu-ti, puis se plaça debout, en face de lui et dit : « Dites-moi une parole essentielle du Zen, et je me découvrirai. » Elle répéta trois fois cette demande, mais Kiu-ti ne put rien dire. Elle s'apprêtait donc à s'en aller et lorsqu'elle fut sur le point de franchir le seuil, Kiu-ti lui manda : « Il se fait tard. Voulez-vous vous reposer ici cette nuit? » Elle se retourna et répondit : « Dites-moi une parole essentielle du Zen, et je me repo­serai. » Mais, comme il restait toujours incapable de lui répondre, elle s'en alla. Cet incident lui donna un choc terrible et il s'indigna : « Bien que j'aie l'aspect d'un homme, je manque d'esprit viril. Il vaut mieux aban­donner mon ermitage et aller chercher un maître du Zen dans les provinces. » Il décida de partir le lendemain. Mais, cette nuit-là, il vit en rêve un dieu de la montagne qui lui dit qu'il n'avait pas à quitter cet endroit, car un Bodhisattva (2) incarné viendrait avant peu pour faire un sermon devant lui. Dix jours après, en effet, le précep­teur T'ien-long parut à cet ermitage. Kiu-ti lui raconta en détail l'entretien avec la nonne et lui demanda l'ensei­gnement du Zen. Alors, T'ien-long, sans rien dire, leva un doigt. A ce moment, Kiu-ti réalisa l'Illumination instantanément.

On peut voir aisément dans l'attitude vénérable de Kiu-ti et de cette nonne l'esprit vif du Zen au temps de la dynastie des T'ang. L'étudiant qui s'est éveillé en Nature de Bouddha, qui a obtenu la Sagesse absolue i ar la méditation de la Règle I: le Néant de Tchao-tcheou, doit agir au moyen de l'action libre de nier et d'affirmer comme Kiu-ti afin d'y introduire le disciple: Car, le Néant, son aspect phénoménal et sa fonction ne sont qu'un. Cet « un » est dûment et insondablement exprimé dans la manière de la réponse de Kiu-ti faite avec un doigt comme un simplet à n'importe quelle question religieuse.

Les réflexions badines de Wou-men sur cette Règle ne sont pas bien faites. Ce qu'il dit est trop banal. Plutôt son poème exprime mieux l'activité âpre de Kiu-ti. « Kiu-ti se moque du vieux T'ien-long », Kiu-ti réalisa l'Illumination grâce à T'ien-long qui leva un doigt et il éduqua les disciples toute sa vie, imitant cette action de T'ien-long. Imitation moqueuse ! Mais la véritable intention de cette phrase est de faire un éloge de Kiu-ti qui succéda complètement à l'esprit vif de son maître. Wou-men donne l'impression de dénigrer et Kiu-ti et T'ien-long, mais en réalité c'est une louange, comme celles d'amis très intimes qui se taquinent. Quant aux derniers vers, jadis, un dieu immense, très puissant, déchira dans une nuit le Mont Houa qu'il sépara en grand Mont Houa et en petit Mont Houa et il conduisit l'eau du Fleuve Jaune entre eux : utilisant cettte tradition, Wou-men loue la grande activité de Kiu-ti qui tranche l'Ignorance épaisse du petit garçon par le couteau.

(1) « Obéir au monde» signifie ici mourir. Bien qu'il n'y ait pas de transmigration de la naissance et de la mort pour le vrai Zéniste, il meurt. obéissant au monde, pour montrer l'union de la vie mondaine à la vie spirituelle sans naissance ni mort. «Montrer la mort» a la mème signification.

(2) Bodhisattva, « héros de l'Esprit de l'Eveil », altruiste idéal du Grand Véhicule.

samedi 16 juin 2007

Passe sans Porte, an 1229, 48 kôan anciens, Règle 2/48.- PO - TCHANG ET LE RENARD















Règle 2. - PO-TCHANG ET LE RENARD

Chaque fois que le précepteur Po-tchang fait son sermon, il y a dans l'auditoire un vieil homme qui l'écoute. Quand tous se retirent, ce vieil homme se retire aussi. Mais, un jour il ne s'en alla pas. Alors, le maître lui demanda :
« Qui est debout devant moi? » Le vieillard dit : « Certes, je ne suis pas un homme. Jadis j'habitais dans cette montagne au temps du Bouddha Kâsyapa (1). Alors un étudiant me demanda si un yogin bien avancé en exer¬cice tomberait aussi dans la causalité. Je lui répondis :
« Il ne tomberait pas dans la causalité. » Cette réponse me fit déchoir et je fus un renard pendant cinq cents vies. Maintenant, Précepteur, dites une parole me convertissant et veuillez me délivrer du renard. » Ayant dit cela, il demanda enfin : « Un yogin bien avancé en exer¬cice tomberait-il aussi dans la causalité? » Le maître dit :
« Il n'obscurcierait pas la causalité. » Sur ce mot, le vieillard réalisa le grand Eveil et, en s'inclinant, il dit :
« Je viens d'échapper à la vie du renard et j'habiterai derrière cette montagne. J'ose vous demander de m'inci¬nérer selon les rites funéraires observés pour la mort d'un moine. » Le maître fit proclamer par son intendant, en frappant les claquoirs, qu'après le repas auraient lieu les funérailles d'un moine. Les moines discutèrent : Nous sommes tous en bonne santé. Dans l'hôpital aussi il n'y a aucun malade. Pourquoi agit-il ainsi ? » Ainsi, après le repas, le maître arriva sous le rocher derrière la montagne à. la tête du cortège, il tira un renard mort avec sa canne et il l'incinéra selon les rites funéraires. Le soir le maître parut dans la salle et il parla des faits antérieurs. Alors Houang-po lui demanda : « Cet ancien avait répondu à tort par une parole convertissante (2) et il déchut et fut un renard pendant cinq cents vies. S'il ne s'était pas trompé de réponse, en quoi aurait-il dû être changé? » Le maître dit :« Approche-toi ! Je vais le dire pour toi. » Houang-po s'approcha de lui et le frappa. Le maître, tapant des mains, se mit à rire et dit :« Je pensais que la barbe de l'étranger était rouge, et voici, je trouve un étranger à la barbe rouge. »

Réflexions badines de Wou-men

« Il ne tomberait pas dans la causalité. » Pourquoi cette réponse fit-elle déchoir le vieillard et fut-il un renard? « Il n'obscurcierait pas la causalité. » Pourquoi le vieillard se délivra-t-il du renard par cette réponse? Si vous voyez ce sujet d'un oeil incisif, vous comprendrez que le Po¬tchang précédent a obtenu la chance d'une vie raffinée pendant cinq cents vies. Voici mon poème :

Ne pas tomber, ne pas obscurcir.

Deux marques, mais un même dé. .

Ne Pas obscurcir, ne pas tomber.

Mille erreurs, dix mille erreurs.




Notes explicatives

Po-tchang ( 720-814 ) est le premier disciple de Ma¬tsou, avec Nan-ts'iuan. Comme le maître Ma-tsou accom¬pagnait Po-tchang, ils virent un groupe de canards sauva¬ges voler dans les airs et le maître dit :« Qu'est-ce? » Po¬tchang :« Des canards sauvages » - « Vers où volent¬ils ? » - « Ils sont passés en volant. » A ce moment le maître saisit Po-tchang par le nez et le lui tordit. Po¬tchang cria de douleur. Le maître dit : « Pourquoi auraient-ils pu passer en volant ? » Cette action vive du maître ouvrit l'oeil de Po-tchang.

(« Vers où volent-ils? » Cette question de tant d'im¬portance est égale à celle : « Où va-t-on après la mort? A cause de l'insuffisance de la réponse de Po-tchang, Ma¬tsou lui tordit le nez et dit : « Pourquoi auraient-ils pu passer en volant? », montrant par cette parole qu'il n'y a aucun va et vient en Essence.)

Mais le premier mérite de Po-tchang réside dans l'éta¬blissement des règles du monastère Zen. Jusqu'alors les moines Zen vivaient dans des monastères appartenant à l'école du Vinaya (école de la discipline). Bien qu'on ait perdu l'original du livre où Po-tchang donnait la règle détaillée propre au monastère Zen, l'esprit en a été transmis jusqu'à présent. Aux Indes, les moines étaient des men¬diants et ils ne travaillaient pas eux-mêmes; mais il changea cet esprit et il avait pour devise :« Un jour sans travail, un jour sans nourriture. » Au moment où ses disciples eurent du souci pour la santé de leur maître, à cause de son trop grand âge pour travailler au jardin, ils cachèrent tous ses outils de jardinage, car le maître ne voulait pas se rendre à leur avis. Il refusa alors de manger, disant :« Qui ne travaille ne mange. »

Houang-po (mort en 856) est le premier disciple de Po-tchang, avec Kouei-chan. Il éduqua Lin-tsi, fondateur de l'école de Lin-tsi qui est la plus prospère parmi les écoles du Zen actuellement au japon. Jadis il se pro¬menait dans la montagne T'ien-t'ai. En chemin il ren¬contra un moine et parla avec lui comme s'ils avaient été de vieilles connaissances. Ce moine avait des veux de lynx et une physionomie extraordinaire. Ils marchaient ensemble. Rencontrant un torrent en crue, ils s'arrêtèrent. Mais ce moine voulait le traverser avec Houang-po, en le conduisant. Celui-ci dit :« Je vous prie de le traver¬ser d'abord. » Alors ce moine, retroussant son habit, le traversa sur les vagues comme s’ il avait foulé la terre . Se retournant, il dit : « Traversez ! Traversez ! » Houang-po le gourmanda :« Quel égoïste ! Si j'avais su que vous étiez un monstre, je vous aurais coupé les jambes. » Ce moine l'admira :« Vous êtes un vrai religieux du Mahâyâna (Grand Véhicule) ! » Avant dit cela, il disparut.

Un jour Houang-po était en train de se prosterner face à la statue du Bouddha. Le regardant, Ta-tchong lui demanda : « On ne doit pas chercher le Bouddha, en s'y attachant. On doit pas chercher la Loi, en s'y attachant. On ne doit pas chercher les ignorants, en s'y attachant. Que cherchez-vous au juste par les prosternations? » Po dit : « Je ne cherche pas le Bouddha, en m'y attachant. Je ne cherche pas la Loi, en m'y attachant. Je ne cherche pas les ignorants, en m'y attachant. Mais je fais toujours des prosternations ainsi. » Ta-tchong dit « A quoi pour¬raient servir les prosternations? » Alors Po le frappa. - Ta-tchong : a Comme cet homme est grossier! »- Po : « Y aurait-il la distinction entre grossier et subtil en ce cas-là ? » Ayant dit, Po le frappa encore.

(Dans ces deux exemples on peut voir que le Zen n'estime pas du tout le miracle et, aussi, que l'action vive, telle que de frapper, n'est pas en contradiction avec l'humilité. Il y a dans l'école du Zen la devise :« Fouler la tête du Bouddha par la volonté, mais se prosterner aux pieds du petit enfant par l'action. »)

Takuan (1573-1645), Zéniste japonais, explique cette Règle 2 brièvement : « Bien qu'un voie évidemment la causalité efficace, on se délivre de la causalité. Si l'on voit que, puisqu'il n'y a pas la cause originellement, il n'y a pas non plus le fruit à détruire, c'est le Véhicule du bouddhisme. Si, voyant le monstre, on ne le voit pas monstrueux, il perd de lui-même cet aspect de monstruo¬sité. Si, voyant la causalité, on ne la voit pas causale, elle perd d'elle-même cet aspect de causalité. » Il suffit de ce commentaire court pour comprendre la significa¬tion de cette Règle théâtrale. La question, pendant la soirée, de Houang-po est celle posée par celui qui a com¬pris jusqu'au fond cette vérité de la causalité. Po-tchang, disant : « Approche-toi », voulait le frapper pour fendre à la racine les complications détournées. Mais, Houang-po, de son côté, frappa son maître. Le grand rire du maître Po-tchang est une louange. Jadis, il y avait un brigand étranger à la barbe rouge. Les Zénistes emploient le mot : « brigand » pour louer l'activité du maître qui arrache l'égarement à l'étudiant. Ici Po-tchang vante en riant la grande action de Houang-po par « Je pensais que la barbe de l'étranger était rouge, et voici je trouve un étranger à la barbe rouge ». En même temps, par les deux précé¬dentes expressions, différentes, mais de même sens, il exprima « Deux marques, mais un même dé » de « Ne pas tomber, ne pas obscurcir ».

Dans les réflexions badines de Wou-men, le Po-tchang précédent - signifie ce vieillard qui fut un renard pendant cinq cents vies. Mais pour le vrai Zéniste même ces vies déchues sont raffinées, élégantes, poétiques. Dans le poème de Wou-men, les deux premiers vers représentent le point de vue de l'éveillé; les deux derniers celui de l'ignorant. Pour l'éveillé, « ne pas tomber » ou « ne pas obscurcir », sont correctes l'une et l'autre. Pour l'ignorant, que ce soit « ne pas obscurcir » ou « ne pas tomber », les deux répon¬ses sont erronées.

(1) Le Bouddha Kâsyapa. Le Bouddha Sakyamuni parla sur les six autres Bouddhas qui l'ont précédé : Vipasyin, Sikhin, Visvabhü, Krakucchanda, Kanakamuni et Kâsyapa. L'idée de généalogie est commune dans les religions anciennes : le confucianisme, le taoïsme ou même le christianisme. Dans le bouddhisme, bien que les Bouddhas du passé soient innombrables, pour se conformer à la coutume mon¬daine de rendre un culte aux ancêtres de sept générations il prêche ces sept Bouddhas.
(2) Une parole convertissante, une parole qui convertit l'ignorant de l'illusion en Eveil.

mardi 12 juin 2007

Passe sans Porte, an 1229, 48 kôan anciens














QUID D' UN KOAN ?


" Le Kôan est un problème que le maître donne à résoudre aux étudiants. Il signifie littéralement « document public » ; le zéniste a emprunté ce mot officiel, car le kôan sert à éprouver l'authenticité de l'illumination qu'un étudiant prétend avoir atteinte. Si l'on réussit à résoudre clairement ces kôan, l'illumination est juste. Sinon, on est atteint d'une maladie mentale et l'on tombe dans une ornière. Donc, le kôan n'est pas une simple énigme; au contraire, il est indispensable pour approfondir l'exercice jusqu'au point ultime et pour enrichir cette Illumination des divers aspects de la Vérité. Bien que I' Absolu soit un, il a beaucoup d'aspects divers non obtention, instantanéité, éternité, mon Visage originel, non-souillé, créateur, liberté absolue etc. Des kôan assez nombreux doivent être établis pour L'éclairer sous ces divers aspects. Surtout, quand on prête attention à l'état psychologique du disciple et aux stratagèmes du maître pour que celui-ci puisse arriver à l'Eveil, on peut étudier dans ces kôan la psychologie profonde de l'homme. A ce point de vue, le dialogue du zéniste est un trésor infini pour l'humanité. "

Wou-men, naquit à Hang-tcheou et il réalisa l’ illumination , voici la stance qu’ il fit à ce moment :

Un grondement de Tonnerre dans le ciel bleu et en plein jour.
La foule des hommes sur la terre ouvre ses yeux.
Tous les phénomènes de l’ univers se prosternent d’ un seul mouvement
Le Mont Sumeru gambade et danse une farabole


Il composa "Passe sans porte "

un choix de 48 kôan anciens.


Décédé à 78 ans en 1260.
Vers cette année-la le grand mystique allemand : Eckart, naissait).


Règle I / 48 . - LE CHIEN DE TCHAO-TCHEOU


Un moine demande au précepteur Tchao-tcheou « Le chien a-t-il aussi la Nature-de-Bouddha? » Tcheou lui répond : « Néant! »


Réflexions badines de Wou-men

Pour rechercher le Zen, vous devez franchir les pas­ses établies par les patriarches et les maîtres. Pour réaliser l'Illumination merveilleuse, il faut que vous alliez aux limites des passages de la conscience et les tranchiez. Sans franchir les passes établies par les patriarches, sans tran­cher les passages de la conscience, vous êtes tous des fantômes attachés aux herbes et aux arbres. Alors dites quelles sont les passes établies par les patriarches et les maîtres? Ce mot seul : « Néant ! », est la première passe de l'école du Zen. C'est pourquoi je donne à ce livre le titre de « Passe sans porte de l'école du Zen. » Ceux qui la franchissent et la dépassent rencontrent non seule­ment Tchao-tcheou lui-même, mais aussi tous les patriar­ches et tous les maîtres de l'histoire du Zen, avec lesquels ils marchent la main dans la main, voient les choses avec les mêmes yeux et les entendent avec les mêmes oreilles d'un même visage. Ne serait-ce pas une grande joie? N'y a-t-il pas quelqu'un qui veuille franchir la passe? Si oui, soulevez la masse de doutes de votre corps tout entier, avec ses trois cent soixante os et ses quatre-vingt-quatre mille pores et recherchez ce mot : » Néant ! » Portez-le constamment dans votre esprit, nuit et jour. Ne le prenez pas pour une simple vacuité. Ne le prenez pas pour une relativité d'être et de non-être. Ce serait comme avaler une boule de fer rouge; même si vous vouliez le rejeter, vous ne le pourriez pas. Epuisez vos fausses connaissances et fausses perceptions des années antérieures. Si vous arrivez à l'unicité naturelle entre intérieur et extérieur à la fin de la pratique purement mûrie pendant un temps assez long, vous pourrez en comprendre le sens. Vous ne le comprendrez que par vous-même, comme un muet qui rêve. De plus, en cas d'explosion soudaine, vous obtien­drez une si grande activité que vous pourrez étonner le ciel et la terre. Comme si vous pouviez arracher la grande épée au général Kouan (1) et l'ayant, vous tuiez le Boud­dha en le rencontrant et vous tuiez les patriarches en les rencontrant. Vous obtenez la grande liberté même au bord du précipice entre la vie et la mort et vous êtes en extase de jouissance pure, même dans le cycle des six Voies (2) et des quatre Naissances (3). Alors, comment porterez-vous ce problème dans votre esprit? En épuisant toute votre énergie habituelle, portez devant vos yeux ce mot :« Néant! » Si vous vous efforcez sans interruption, vous arriverez à l'Illumination, comme la lampe s'illumine au moment du contact. Voici mon poème :


La Nature-de-Bouddha dans le chien?
Proposition totale, ordre juste.
Si vous balancez même un instant entre être et non-être,
Vous perdrez votre vie.



Notes explicatives

Ce kôan de Tchao-tcheou (778-897) est le plus célèbre de l'école du Zen, car beaucoup de maîtres ont réalisé l'Eveil à l'aide de sa médition ardente. Tels sont : Wou­men lui-même, Bukkô [(1226-1286), maître chinois vivant à la fin de la dynastie des Song. Il vint au japon et fonda le monastère d'Engakuji à Kamakura. Je conseille au lecteur de se reporter au livre de M. Daisetz Teitaro Suzuki : «Essais sur le Bouddhisme Zen» (p. 324-327, pre­mière série), afin de le suivre sur le chemin de sa propre Illumination], et Hakuin [1689-1768), grand organisateur japonais de la méthode d'exercice des kôan. Tous les maîtres appartenant à l'école Lin-tsi au japon s'appuient encore aujourd'hui sur la méthode fondée par Hakuin].


D'abord, je citerai une partie de l'Orategama de Hakuin où vous trouverez le processus de méditation du mot « Néant !» de Tchao-tcheou et vous comprendrez par cet exemple le sens de chaque mot du commentaire de Wou-men.

« A dix-neuf ans, je (Hakuin) lus la « Louange de la religion authentique » où j'appris que le précepteur Yen­t'eou (828-887) fut tué par un brigand et que son cri s'entendit au-delà de trois li (un li équivaut à environ 600 mètres). L'ayant lue, je pensai : « Tout pénétrant que fût son cri, il ne put échapper au sabre du brigand. Hélas ! Même pour le précepteur Yen-t'eou - la licorne et le phénix parmi les moines, le crocodile et le dragon dans la mer du bouddhisme - il en est ainsi. Comment pour­rais-je échapper aux bâtons des démons de l'enfer après ma mort? S'il en est ainsi, à quoi la recherche du Zen et l'étude de la Voie servent-elles ? Le bouddhisme est tellement faux. Il est regrettable que j'aie fait partie de cette troupe diabolique. Comment dois-je faire mainte­nant? Ainsi j'étais plongé dans une grande angoisse et je ne mangeai pas de trois jours. J'abandonnai pour long­temps mon espérance dans le bouddhisme. Je regardais les statues du Bouddha et les livres sacrés comme s'ils avaient été de la boue. Je ne lisais que les livres mondains et je m'amusais dans la création poétique et la prose. Ainsi j'oubliais un peu mes peines. Plus tard, lorsque j'étais à Yo-shû, je lus les trois livres sacrés du Bouddha et j'examinai bien mes manquements. Je portais le mot « Néant ! » jour et nuit et ne me reposais jamais, même un seul instant. Je craignais seulement de ne pouvoir être pur, sans tache et « unifié en un », et aussi je craignais de ne pouvoir « être un » constamment, pendant l'éveil ou le sommeil. A vingt-quatre ans, au printemps, je me débattais dans la souffrance au monastère de Yegan, à Echigo. Je ne dormais ni jour ni nuit, j'oubliais à la fois de manger et de me reposer, quand, tout à coup, il se fit en moi une intense concentration de doutes. Je percevais une sensation d'extrême transparence comme si j'étais gelé à mort dans des couches de glace qui se seraient étendues sur des milliers de kilomètres. Je ne pouvais ni avancer ni me retirer. J'étais comme un être privé de raison, privé d'intelligence, et rien n'existait plus pour moi que le problème posé :« Néant! » Bien que j'assistasse aux sermons du maître, il me semblait que j'écoutais des discussions se tenant dans une salle exté­rieure et très lointaine ou encore que je les écoutais dans les airs. Plusieurs jours passèrent, j'étais toujours dans cet état, lorsqu'un soir la cloche d'un temple vibra qui renver­sa tout mon état mental. C'était comme le fracas d'un bloc de glace ou la chute d'une tour de jade. Quand je m'éveillai, j'étais moi-même le précepteur Yen-t'eou et, malgré les périodes de temps écoulées, celui-ci était tou­jours le même. Mes doutes antérieurs fondirent jusqu'au dernier comme de la glace. Je m'écriai à haute voix : « Quelle merveille' Quelle merveille ! Il n'y a plus ni naissance ni mort dont je doive me délivrer ! Il n'y a plus aucun Eveil (Bodhi) à poursuivre : Tous les kôan compliqués, traditionnels, au nombre de mille et sept cents, ne sont plus dignes qu'on s'en soucie! »

Il y a beaucoup d'autres exemples de la réalisation de l'Eveil sur l'ouïe d'un son, à la vue d'un paysage ou d'un mouvement du corps; mais le choc extérieur n'est pas absolument nécessaire pour aboutir à l'Eveil. L'essentiel est que l'exercice mûrisse purement, pendant un temps assez long, jusqu'à omettre le fond du « moi ». Voici un autre exemple tiré du « Fouet stimulant pour arriver au Zen ».

Le maître T'ie-chan Ngai (zéniste chinois de l'épo­que des Song) rapporte ceci : « A l'âge de treize ans, j'entendis parler du bouddhisme. Vers dix-huit ans je quittai la maison, et à vingt-deux je fus ordonné moine. J'allai d'abord à Che-chouang où j'appris que l'ermite Siang enseignait aux moines à contempler le bout de leur nez comme s'il était blanc et que cela les amenait à l'esprit pur. Plus tard, un moine apporta là, de chez Siue­yen, ses « Conseils sur l'exercice du Zen » que je copiai. Et je trouvai que ma méditation ne se développait pas selon le processus décrit dans cet ouvrage. J'allai donc auprès de Siue-yen et, suivant ses instructions, je m'exerçai exclusivement sur le mot « Néant !» de Tchao-tcheou. La quatrième nuit, tout mon corps fut trempé et mon esprit resta clair et lucide pendant un temps assez long. Même lorsque je retournais dans la salle, je ne conversais jamais avec les autres, me consacrant entièrement à l'exercice du Zen. Par la suite, je rencontrai le maître Kao-fong, qui me conseilla : « Qu'il n'y ait aucune inter­ruption dans ton exercice pendant les douze périodes du jour. Lève-toi au petit matin, cherche aussitôt ton kôan et tiens-le immédiatement devant toi. Quand tu sentiras la fatigue et que tu auras sommeil, lève-toi de ton siège et marche de long en large, mais même en marchant que ton kôan ne quitte pas ton esprit. Que tu sois en train de préparer ton siège ou de manger, ou occupé des affaires du monastère, ne manque jamais de tenir ton kôan devant toi. Si tu fais cela jour et nuit, tu seras unifié en un et il n'y a aucune personne qui ne découvre l'Eveil de cette manière. »Je poursuivis dans mon exercice selon ce conseil, et en effet, je parvins à l’ unification . Le 20 mars, Siue-yen monta en chaire : « Frères, quand vous avez sommeil sur les coussins, quittez votre siège, courez une fois, rincez-vous la bouche, lavez-vous le visage et les yeux à l'eau froide; puis retournez vous asseoir sur les coussins. Tenant votre colonne vertébrale droite comme le précipice, portez votre kôan exclusivement. Si vous con­tinuez ainsi votre effort, vous ne manquerez pas d'arriver à l'Illumination au cours d'une période de sept jours. C'est le moyen que j'ai employé déjà il y a quarante ans. » Je suivis donc son avis et trouvai que ma méditation avançait extraordinairement. Le deuxième jour, je ne pouvais fer­mer mes paupières, même si je le désirais; le troisième jour, il me semblait que je marchais dans la vacuité de l'espace; et le quatrième jour, toutes les affaires de ce monde cessèrent de me troubler. Cette nuit-là, je m'étais appuyé à la balustrade pour un moment, ma conscience s'évanouissait et je tombais en apathie. Quand j'examinai le kôan, il ne s'était pas perdu. Je retournai et me rassis sur le coussin, quand soudain je sentis que tout mon corps, de la tête aux pieds, était comme un crâne que l'on fend; il me semblait que j'avais été tiré du fond d'un puits profond de dix mille toises et tiré en l'air. 'Ma joie à ce moment-là ne connaissait pas de bornes.

Je racontai mon expérience à Siue-yen, mais celui-ci me dit :« Pas encore suffisant. Continue encore la médita­tion! » Lorsque je lui demandai ses instructions, il les termina ainsi :
« Si tu désires t'élever à la vérité suprême du Bouddha et des patriarches, un choc définitif te manque encore. Demande-toi en toi-même : comment un choc me manque-t-il encore? » Je ne pouvais croire ses paroles, et pourtant une ombre de doute s'insinuait dans mon esprit et je ne pouvais pas arriver à le résoudre. Je continuai mon exercice du Zen chaque jour me tenant comme une meule, pendant environ six autres mois. Un jour, j'avais mal à la tête et je me préparais un médicament, lorsque je vis un moine, nommé « Kio-le-nez-rouge », qui me demanda comment je comprenais le kôan du prince Nata (4). Je me souvins alors qu'un jour j'avais été interrogé sur le même sujet par l'hôtelier Wou, mais que je n'avais pu lui donner de réponse. Mais cette fois je brisai tout à coup cette masse de doute. Plus tard, j'allai auprès de Mong-chan, qui me demanda :« Dans la recherche du Zen, où as-tu atteint le point ultime en accom­plissant ton but? » En fin de compte, je ne sus que dire.
Chan me conseilla une fois encore de poursuivre la médi­tation concentrée et de me purifier totalement des pous­sières de la mondanité. Chaque fois que j'entrais dans sa cellule et essayais de dire un mot, il prononçait seule­ment :« Quelque chose manque! » Un jour, je commen­çai mon exercice du Zen à quatre heures environ de l'après-midi et continuai jusqu'à quatre heures du matin, et, à la force du pouvoir de concentration, j'atteignis un état subtil d'extase extrême. Lorsque j'en sortis, je vis Chan lui-même et lui en parlais. Il me demanda : « Quel est ton visage originel? v Et j'allais répondre lors­qu'il me ferma la porte au nez. Après cela, ma méditation avança chaque jour par des états mentaux magnifiques.
Bien qu'ayant quitté Siue-yen trop tôt, sans avoir pu accomplir la méditation minutieuse, maintenant j'avais pu parvenir à ces états présents, grâce à l'heureuse ren­contre de mon maître actuel. En vérité, si la méditation est faite dans un état suffisamment tendu et abrupt, les réalisations viennent fréquemment et un nouveau dépouil­lement se fait à chaque pas en avant. Un jour je vis sur le mur « L'Inscription de la Foi en l'Esprit », oeuvre du troisième patriarche :« Lorsqu'on retourne à la racine, on obtient le sens. Lorsqu'on suit la connaissance objective, on perd l'essence »; alors eut lieu un nouveau dépouillement, Chan dit : « L’ étude du Zen est pareil au polissage d’ une gemme ; plus la gemme est polie, plus elle brille; plus elle est clarifiée, plus elle est pure. Polis-toi de plus en plus! Cela surpasse les efforts accumulés pendant la longue période des autres vies. » Mais chaque fois que je tentais de prononcer un mot, le maître déclarait seulement : « Quel­que chose manque! » Un jour, pendant la concentration profonde, j'entrai soudain en contact intime avec ce « quelque chose qui manque ». Mon corps et mon esprit se sentirent librement détendus jusqu'au fond de mes os et de leur moelle. C'était comme si je voyais le soleil surgissant soudain à travers les nuages chargés de neige, et brillant avec éclat. Ne pouvant me contenir, je sautai de mon siège et je saisis Chan de mes mains en criant : « Que me manque-t-il encore?» Il me donna trois tapes et je m'inclinai trois fois. Chan dit : « O Tie-chan, pen­dant bien des années tu as cherché ceci. Aujourd'hui, enfin, tu as terminé. »

Wou-men loue dans son poème la réponse de Tchao-­tcheou qui est la proposition totale de la vérité du boud­dhisme et l'ordre juste pour anéantir notre ignorance. Mais dans ce but, comme les exemples de Hakuin et de T'ie-chan Ngai nous le montrent, il faut contempler ce mot «Néant » sans s'occuper de la dualité.


(1) Le général Kouan (Kouan Yu, de Chou) (?-219) vivait à l'épo­que des Trois-Rovaumes. Il était vendeur de fèves, mais en 184 il fit parti des troupes de Lieou Pei et devint un héros fameux. On dit de lui que : même parmi un million d'ennemis, il prit aisément la tête du général adverse avec sa grande épée comme s'il avait cherché le contenu d'un sac.
(2) Les six Voies, les mondes égarés où tous les êtres vivants transmigrent sans cesse : dieux, hommes. asuras (démon qui aime beaucoup la bataille), bêtes, trépassés faméliques et enfers.
(3) Les quatre Naissances. Il y a quatre sortes de naissances des êtres vivants : vivipare, ovipare, exsudative et métamorphique.
(4) Le prince Nata, déchirant sa chair la rendit à sa mère et, déchirant ses os, les rendit à son père, et alors, manifestant son propre corps originel, déployant ses pouvoirs miraculeux, prêcha la Loi pour le bien de ses parents.

lundi 11 juin 2007

Sseu' - Sin - pourquoi avoir choisi ce nomen ?















Sseu ' - Sin

Succession chronologique des Maîtres du Zen Chinois
Sseu' - Sin ( 1044 - 1115 ), suivant la règle suivante :

Règle 39. — YUN-MEN DIT : « TA PAROLE A FAILLI. »

Un moine demande à Yun-men :

« La Lumière éclaire tranquillement tous les mondes, nombreux comme les sables du Gange... » Avant que le moine ait terminé, Men dit à l'improviste : « Ne serait-elle pas la parole du bachelier Tchang-tchouo? » Le moine dit ; « Oui. » Yun-men dit : « Ta parole a failli. »

Après, Sseu’-sin fait la critique tortueuse : « Comment ce moine a-t-il failli en parole ? »

Réflexions badines de Wou-men

Si vous pouvez voir sur ce sujet l'action abrupte de Yun-men et la raison pour laquelle ce moine a failli en parole, vous serez à la hauteur de la charge du maître dans le monde humain et divin. Si vous ne le comprenez pas encore, vous ne pourrez pas vous sauver vous-même.Voici mon poème :

Yun-men tend sa ligne dans le torrent.
Celui qui mord à l'hameçon est pris.
A peine ouvrant la bouche,
II perd sa vie.

Notes explicatives

Tchang-tchouo était le disciple laïque de Che-chouang (v. Règle 46). Celui-ci lui demanda :
« Bachelier. Quel est ton nom? » — « Mon nom est Tchang et mon pré­nom tchouo (inhabileté). » — « L'habileté, même cher­chée, est impercevable. D'où vient l'inhabileté ? » Conduit par cette question, Tchang-tchouo a vu la vérité et fit une poésie.

La Lumière éclaire tranquillement tous les mondes, nombreux comme les sables du Gange. Tous les êtres vivants, saints ou ignorants, sont ma famille. Si une pensée ne surgit pas, le Tout paraît. Si même un instant les six organes des sens sont tourmentes, les nuages les interrompent. Si l'on tranche la passion, la maladie augmente encore. Même si l'on se diriges vers l'Ainsité (l), c'est aussi un tort. Je suis les conditions mondaines sans entrave. Le Nirvana et la naissance-et-mort sont égaux à des [mirages de fleurs.

Sseu-sin (1044-1115) rechercha le Zen sous la direc­tion de Houei-t'ang. Un jour celui-ci, montrant son poing, lui dit :« Si tu appelles cela le poing, tu le déter­mines déjà. Si tu n'appelles pas cela le poing, tu fais erreur. Alors dis-moi, comment l'appelles-tu? » Au commencement Sseu’-sin ne put rien faire, mais après avoir médité deux années il résolut ce problème et obtint une éloquence sans rivale. Mais son maître était las de cette éloquence; un jour, à la fin d'une discussion en­flammée le maître lui mit un frein :« Arrête ! Arrête ! Comment pourrais-tu rassasier autrui en lui donnant l'explication du repas par la parole? » Sseu’-sin dit doci­lement :
« Dans cette impasse mon arc se brise et mes flèches sont épuisées. Je vous prie, mon précepteur, de m'indiquer par miséricorde le lieu de la paix. » — « Lors­qu'un grain de poussière se lève, le ciel est couvert; lorsqu'une graine de sénevé tombe, la terre est cachée. Je déteste ardemment tes bibelots nombreux. Seulement pourvu que tu tu es tout ton esprit depuis les kalpa in­nombrables, tu pourras arriver au lieu de la paix. » Ecoutant cet enseignement, Sseu-sin sortit en courant et commença immédiatement la méditation plus ardente. Plus tard, Sseu-sin réalisa l'Illumination en écoutant le son du fouet dont le censeur frappa un convers. En courant, il vit le maître et dit :
« Tout le monde ne connaît que le Zen obtenu par la recherche ; le mien est le Zen obtenu par l'Illumination. » Le maître souriant l'admit.

La chose la plus importante pour le maître du Zen au cours de l'entretien est de sonder la profondeur spi­rituelle du demandeur : si celui-ci a déjà réalisé l'Eveil véritable; dans quelle ornière de la maladie mentale il est tombé ; ou quel problème il doit méditer pour se sauver d'elle etc. Il est très difficile de divulguer la cause de la maladie extraite de la couche profonde de la conscience.

Ce moine avait l'intention d'interroger Yun-men sur la signification de la poésie de Tchang-tchouo. Mais Yun-men a interrompu ses paroles pour sonder sa Connais­sance du Zen. Son activité est pareille à l'éclair ou à l'étincelle du silex. Si ce moine avait eu l'œil incisif, il aurait pu lui donner la réponse plus significative. Alors, lecteurs, comment répondriez-vous, si vous étiez ce moine?

Wou- men - kouan

(1) La théorie du Rien que Connaissance de Vasubandhu qui vécut en Inde 900 ans après la mort du Bouddha, explique comme suit : « L' Ainsité signifie le vrai qui est sans mensonge ou encore le per­manent qui est sans changement. »