Ni Guru ni Maître… Ces quelques mots, souvent prononcés par Jean Dubuis, traduisent clairement la façon dont il conçoit sa mission : désocculter la connaissance et la transmettre dans un esprit de liberté, proposer des outils pour marcher dans le sens de son Devenir, rappelant que pour comprendre Le Grand Livre de la Nature, deux choses sont nécessaires : « une tête bien faite et un coeur généreux ». Il invite au « Ora et Labora » (« médite et travaille »). Ainsi, est toujours sienne la devise du Bouddha Gauthama : "Ne crois rien parce qu'on t'aura montré le témoignage écrit de quelque sage ancien. Ne crois rien sur l'autorité des Maîtres ou des Prêtres. Mais ce qui s'accordera avec ton expérience et après une étude approfondie satisfera ta raison et tendra vers ton bien cela tu pourras l'accepter comme vrai et y conformer ta vie".

vendredi 13 juillet 2007

Librairie de la Cathédrale de Serge Amato, voici son catalogue N° 53 de Juillet 2007




















Amato Serge " Librairie de la Cathédrale "

Catalogue 53

13-Jul-2007 10:54 2.2M

Téléchargement possible sur :

http://www.mystica-verba-profaris.org/section1/

j' ai acheté qq ouvrages, alors bonne pêche...

@mitiés

claude CdB le pélican

jeudi 5 juillet 2007

Passe sans Porte, an 1229, 48 kôan anciens, Règle 3/48














Règle 3. __ KIU – TI – LEVE LE DOIGT

Le précepteur Kiu-ti ne fait rien autre que de lever un doigt, pour répondre à toutes les questions qu'on lui pose sur le Zen. Il y avait un garçon chez lui et un jour, quelqu'un de l'extérieur demanda à ce garçon : « Quelle essence de la Loi prêche votre précepteur? » Le garçon, lui aussi, leva un doigt. Plus tard, ayant appris cela, Ti lui coupa alors le doigt avec un couteau. Le garçon s'enfuit en larmes, criant de douleur. Ti l'ayant rappelé, le garçon se retourna. Ti, à son tour, leva le doigt. Le garçon réalisa soudain l'Illumination. Au moment où Ti va mou­rir (littéralement : obéir au monde (1) ), il dit aux moines :



« J'ai obtenu le Zen à l'aide d'un seul doigt, de T'ien­long, et je l'ai utilisé inépuisablement toute ma vie. » Ceci dit, il montre la mort (I).

Réflexions badines de Wou-men

L'Illumination de Kiu-ti et du garçon n'est pas une question de doigt. Si vous pouvez comprendre ce secret, vous enfilerez sur une même brochette à la fois T'ien­long, Kiu-ti, le garçon et vous-même. Voici mon poème :

Kiu-ti se moque du vieux Tien-long,
Il éprouve le petit garçon, portant un couteau aigu.
Le dieu immense, levant ses mains, déchire sans effort
Des milliers de couches du Mont Houa.


Notes explicatives

L'histoire suivante vous montre comment Kiu-ti obtint la Loi. Un jour, une nonne qui s'appellait Che-tsi rendit visite à l'ermitage de Kiu-ti. Sa canne à la main, elle fit trois fois le tour du siège de Kiu-ti, puis se plaça debout, en face de lui et dit : « Dites-moi une parole essentielle du Zen, et je me découvrirai. » Elle répéta trois fois cette demande, mais Kiu-ti ne put rien dire. Elle s'apprêtait donc à s'en aller et lorsqu'elle fut sur le point de franchir le seuil, Kiu-ti lui manda : « Il se fait tard. Voulez-vous vous reposer ici cette nuit? » Elle se retourna et répondit : « Dites-moi une parole essentielle du Zen, et je me repo­serai. » Mais, comme il restait toujours incapable de lui répondre, elle s'en alla. Cet incident lui donna un choc terrible et il s'indigna : « Bien que j'aie l'aspect d'un homme, je manque d'esprit viril. Il vaut mieux aban­donner mon ermitage et aller chercher un maître du Zen dans les provinces. » Il décida de partir le lendemain. Mais, cette nuit-là, il vit en rêve un dieu de la montagne qui lui dit qu'il n'avait pas à quitter cet endroit, car un Bodhisattva (2) incarné viendrait avant peu pour faire un sermon devant lui. Dix jours après, en effet, le précep­teur T'ien-long parut à cet ermitage. Kiu-ti lui raconta en détail l'entretien avec la nonne et lui demanda l'ensei­gnement du Zen. Alors, T'ien-long, sans rien dire, leva un doigt. A ce moment, Kiu-ti réalisa l'Illumination instantanément.

On peut voir aisément dans l'attitude vénérable de Kiu-ti et de cette nonne l'esprit vif du Zen au temps de la dynastie des T'ang. L'étudiant qui s'est éveillé en Nature de Bouddha, qui a obtenu la Sagesse absolue i ar la méditation de la Règle I: le Néant de Tchao-tcheou, doit agir au moyen de l'action libre de nier et d'affirmer comme Kiu-ti afin d'y introduire le disciple: Car, le Néant, son aspect phénoménal et sa fonction ne sont qu'un. Cet « un » est dûment et insondablement exprimé dans la manière de la réponse de Kiu-ti faite avec un doigt comme un simplet à n'importe quelle question religieuse.

Les réflexions badines de Wou-men sur cette Règle ne sont pas bien faites. Ce qu'il dit est trop banal. Plutôt son poème exprime mieux l'activité âpre de Kiu-ti. « Kiu-ti se moque du vieux T'ien-long », Kiu-ti réalisa l'Illumination grâce à T'ien-long qui leva un doigt et il éduqua les disciples toute sa vie, imitant cette action de T'ien-long. Imitation moqueuse ! Mais la véritable intention de cette phrase est de faire un éloge de Kiu-ti qui succéda complètement à l'esprit vif de son maître. Wou-men donne l'impression de dénigrer et Kiu-ti et T'ien-long, mais en réalité c'est une louange, comme celles d'amis très intimes qui se taquinent. Quant aux derniers vers, jadis, un dieu immense, très puissant, déchira dans une nuit le Mont Houa qu'il sépara en grand Mont Houa et en petit Mont Houa et il conduisit l'eau du Fleuve Jaune entre eux : utilisant cettte tradition, Wou-men loue la grande activité de Kiu-ti qui tranche l'Ignorance épaisse du petit garçon par le couteau.

(1) « Obéir au monde» signifie ici mourir. Bien qu'il n'y ait pas de transmigration de la naissance et de la mort pour le vrai Zéniste, il meurt. obéissant au monde, pour montrer l'union de la vie mondaine à la vie spirituelle sans naissance ni mort. «Montrer la mort» a la mème signification.

(2) Bodhisattva, « héros de l'Esprit de l'Eveil », altruiste idéal du Grand Véhicule.