Ni Guru ni Maître… Ces quelques mots, souvent prononcés par Jean Dubuis, traduisent clairement la façon dont il conçoit sa mission : désocculter la connaissance et la transmettre dans un esprit de liberté, proposer des outils pour marcher dans le sens de son Devenir, rappelant que pour comprendre Le Grand Livre de la Nature, deux choses sont nécessaires : « une tête bien faite et un coeur généreux ». Il invite au « Ora et Labora » (« médite et travaille »). Ainsi, est toujours sienne la devise du Bouddha Gauthama : "Ne crois rien parce qu'on t'aura montré le témoignage écrit de quelque sage ancien. Ne crois rien sur l'autorité des Maîtres ou des Prêtres. Mais ce qui s'accordera avec ton expérience et après une étude approfondie satisfera ta raison et tendra vers ton bien cela tu pourras l'accepter comme vrai et y conformer ta vie".

vendredi 4 juin 2010

La méditation... la relaxation... la visualisation...


Méditer

La méditation... la relaxation... la visualisation... ça peut sembler très proche mais quand on y regarde de plus près, il existe des différences importantes.

Par Thich Nhat Hanh

"La méditation... la relaxation... la visualisation... c'est pas mal, la même chose" diront ceux et celles qui n'ont pas eu l'occasion "d'essayer" ces 3 approches... Oui, à première vue ça peut sembler très proche tout cela mais quand on y regarde de plus près, il existe des différences importantes.

Prenons la méditation et la relaxation ! Ces 2 techniques procurent à qui les pratique une plus grande capacité à relâchcr les tensions mais c'est sans doute là l'un de leurs rares points en commun, la relaxation procure un relâchement, une détente qui favorisent la qualité du sommeil. En méditation, le calme intérieur obtenu par la pratique conduit au contraire à l'éveil (il petit toutefois arriver lorsqu'on médite, le soir en particulier, que l'envie de dormir apparaisse... c'est correct... mais les bienfaits de la méditation s'estompent avec la somnolence). En méditant, on devient de plus en plus conscient... on s'éveille par l'observation des pensées, des états et des émotions qui nous habitent ici et maintenant.

En développent notre capacité à vivre dans l'instant présent nous contribuons, par nous-même, à améliorer notre qualité de vie sur tous les plans. La méditation permet de nous observer et de nous connaître en profondeur tout en abandonnant progressivement la fâcheuse habitude de juger et pire encore, de nous juger nous-même (source de la culpabilité). La méditation est une méthode pratique de connaissance et de conscience de soi ; elle permet d'unifier corps et esprit.

Il n'est pas utile de chercher à comprendre ce qu'est la méditation, comme il est préférable de ne pas avoir d'attentes face à sa pratique (méditer afin d'améliorer ceci ou cela, méditer pour atteindre tel ou tel état etc.) La compréhension de la méditation ne passe pas d'abord par la tête, le mental le rationnel mais plutôt par l'ouverture progressive du coeur, de l'être, du Soi. Méditer c'est comme... skier ! Je sais faire du ski par la pratique ; j'apprend la méditation en méditant. C'est par la pratique que j'apprend à méditer.

La technique de méditation que nous utilisons à la pagode a été éprouvée et testée par une foule d'humains et ce, depuis plusieurs années (plus de 2,500 ans pour être plus précis). Elle fut adoptée au temps du Bouddha et ré-actualisée il y a quelques années par le moine zen vietnamien Thich Nhât Hanh qui l'a transmise en Occident. La pratique, basée sur la respiration, est accessible aux personnes de toutes croyances et à celles qui n'ont pas de croyances particulières. Cette pratique zen (moins rigoureuse que le zen.japonais) nous aide tous à mener une vie plus heureuse et plus harmonieuse.

En pratiquant la respiration consciente notre pensée ralentit son rythme et nous pouvons nous accorder un vrai repos. Nous pensons trop dans l'ensemble, et la respiration consciente nous calme, nous détend et nous apaise. Elle nous permet de nous arrêter de trop penser et de ne plus être obsédés par les souffrances du passé et le souci de l'avenir. Elle nous relie à la vie, tellement belle dans l'instant présent.

Il est bien sûr important de penser, mais bon nombre de nos pensées sont vaines. C'est comme si chacun de nous avait un magnétophone dans sa tête qui ne cesserait de tourner jour et nuit. Nous pensons à ceci, à cela, et avons du mal à nous arrêter. Si nous avions affaire à une cassette, il n'y aurait qu'à appuyer sur un bouton. Mais notre mental n'a pas de bouton d'arrêt. Nous pouvons penser et nous faire du souci jusqu'à en perdre le sommeil. Aller dans ce cas voir un médecin qui nous prescrira un somnifère ou un tranquillisant n'est pas la solution. La situation risque de s'aggraver car de tels médicaments ne nous donnent pas un vrai repos. De plus, après un certain temps nous risquons d'en devenir dépendants. Nous continuerons à vivre dans la tension et ferons peut-être même des cauchemars.

Grâce à la respiration consciente nous faisons en nous le vide, car dire " dedans " en inspirant et " dehors " en expirant, ce n'est pas penser ! " Dedans " et " dehors " sont simplement deux mots qui nous permettent de nous concentrer sur notre respiration. Respirer de cette manière pendant quelques minutes délasse énormément. Nous nous retrouvons et pouvons alors rencontrer les choses si belles autour de nous dans l'instant présent. Le passé est révolu, le futur n'existe pas encore. Si nous ne revenons pas à nous-mêmes dans l'instant présent, il nous est impossible d'être en contact avec la vie.

Étant en contact avec les éléments de régénération, d'apaisement et de guérison qui sont en nous et autour de nous, nous apprenons à les choyer et à les faire croître. Ces éléments propices à la paix nous sont accessibles à tout instant.

La sérénité de l'instant Éd. Dangles, 1992.

La méditation marchée

Marcher en méditant peut être très agréable. Nous nous promenons à pas lents, seuls ou avec des amis, si possible dans un très bel endroit. La médiation permet de vraiment apprécier la marche - nous ne marchons pas pour arriver quelque part, mais pour la marche elle-même. Le but est d'être dans l'instant présent, conscients de notre respiration et du fait de marcher, pour pouvoir goûter chacun de nos pas. Nous devons nous débarrasser de nos problèmes et angoisses, ne pas penser au futur ni au passé, et simplement goûter l'instant présent. Nous pouvons prendre la main d'un enfant. Nous allons pas à pas, comme si nous étions chacun l'homme le plus heureux de la terre.

Nous marchons constamment, mais habituellement plutôt au pas de course. Ainsi la terre est marquée de notre anxiété et de notre douleur. Il nous l'aut marcher de façon à seulement la marquer de paix et de sérénité. En étant aptes à faire un pas paisible et heureux, nous travaillons pour lit paix et le bonheur de l'humanité toute entière. La marche méditative est un exercice merveillleux,

En nous exerçant à la marche méditative, nous ralentissons un peu notre allure habituelle et coordonnons pas et respiration, Nous pourrions faire trois pas sur l'inspiration et trois sur l'expiration, dire par exemple : " dedans, dedans, dedans. dehors, dehors, dehors ", pour nous aider à identifier l'inspiration et l'expiration. Le fait de nommer une chose la rend plus réelle, c'est comme de prononcer le nom d'un ami.

Si vos poumons ont besoin de quatre pas au lieu de trois, s'il vous plaît, écoutez-les. S'ils ne demandent que deux, ne leur en donnez que deux. Vos inspirations peuvent également ne pas avoir la même durée que vos expirations. Vous pouvez faire trois pas à l'inspiration et quatre à l'expiration. Si vous êtes content ainsi, y trouvez paix et joie, c'est que vous avez trouvé le rythme qui vous convient.

Soyez conscient du contact de vos pieds avec la terre. Marchez comme si vous l'embrassiez de vos pieds. Nous avons beaucoup endommagé la terre. Le temps est maintenant venu de bien prendre soin d'elle. Nous lui apportons notre paix et notre calme et partageons la leçon d'amour. C'est dans cet esprit-là qu'il nous faut marcher. Voyant ici et là quelque chose de beau, nous nous arrêtons pour regarder - l'arbre, la fleur. les enfants qui jouent. Pendant ce temps, nous continuons d'être attentifs à notre respiration, sous peine de perdre la belle fleur et de nous égarer dans nos pensées, désirant ensuite marcher de nouveau, nous repartons tout simplement. Chacun de nos pas fait se lever une brise fraîche, rafraîchissante pour le corps et l'esprit. Chaque pas épanouit une fleur sous nos pieds. Ce qui n'est possible qu'en ne pensant ni à l'avenir ni au passé, si nous nous rappelons que la vie peut seule être découverte dans l'instant présent.

La marche méditative - remède contre la colère

Lorsque la colère naît, nous pouvons sortir et faire une marche méditative, L'air trais, le vert des arbres et des plantes nous seront d'un grand secours. Nous pouvons pratiquer de la manière suivante :

"Inspirant, je sais que la colère existe.

Expirant , je sais que la colère est en moi.

Inspirant, je sais que ma colère est désagréable.

Expirant, je sais que ce sentiment va disparaître.

Inspirant, je suis calme.

Expirant, je me sens assez fort pour prendre soin de cette colère".

Pour atténuer le sentiment désagréable né avec la colère, nous devons mettre tout notre coeur et tout notre esprit dans cette marche méditative, ajuster le rythme de notre respiration à celui de notre marche, concentrer notre attention sur le contact réciproque de la plante des pieds et de la terre. Marchant, nous récitons ce poème et attendons d'être suffisamment apaisés pour regarder en face la colère. Jusque-là, nous pouvons goûter notre respiration, notre marche et la beauté ambiante. Notre colère tombera et nous nous sentirons plus forts. À ce moment-là, nous pourrons commencer à l'observer directement pour essayer de la comprendre

Extraits de La sérénité de l'instant, Dangles, 1992

Thich Nhat Hanh

Village des pruniers

Centre Martineau

33580 Dieulivol

Téléphone :05 56 61 84 18


http://www.villagedespruniers.org/

Aucun commentaire: