Taisen Deshimaru et la pratique du Zen
Les enseignements sur le bouddhisme zen que donne ici Philippe Coupey,
maître zen dans la lignée de Taisen Deshimaru, consistent en
commentaires de deux écrits japonais du XIIIe siècle, le Sansho Doei,
recueil de poèmes composés par Dogen Zenji entre 1245 et 1253 et le
Komyozo Zanmai écrit en 1278 par son disciple et successeur Koun Ejo.
La
répétition et le commentaire des « dits des anciens » relèvent d’un
genre que l’école de bouddhisme zen cultive depuis les temps les plus
reculés. Ce genre constitue le mode par excellence de transmission des
enseignements fondamentaux, l’actualisation, sans cesse renouvelée, de
la tradition.
Il s’agit
donc, on l’aura compris, d’un message qui relève de toute autre chose
que de l’érudition sur le bouddhisme zen et n’est pas destiné à enrichir
notre bagage intellectuel, mais notre vie spirituelle : « Car les mots
peuvent être efficaces s’ils viennent du non-personnel, du non-soi, et
s’ils sont écoutés, entendus par le non-soi », écrit Philippe Coupey
dans ses commentaires du Komyozo Zanmai.
Le chant du vent dans l'arbre sec
Taisen
Deshimaru a planté les graines du bouddhisme zen en Europe à son
arrivée en France en 1967. Son disciple, Reiryu Philippe Coupey, est un
des premiers rejetons de la génération suivante à s’implanter dans le
sol occidental. Il commença la pratique du bouddhisme zen en 1972 au
dojo de Pernety avec Maître Deshimaru. En 1977, Coupey a commencé à
diriger des pratiques de zazen au dojo de Paris, où il enseigne et
pratique toujours aujourd’hui. L’enseignement de Coupey dans le dojo est
franc, terre à terre et souvent humoristique. Il a commenté quelques
poèmes parmi les plus connus du canon du bouddhisme zen. Il met l’accent
sur la pratique de Zazen, la méditation assise, la pratique des
Bouddhas, qui nous a été transmise de génération en génération.
Maître Dôgen, fondateur du bouddhisme zen
Considéré
comme l’un des plus grands penseurs de l’histoire du Japon, Eihei
Dôgen, au 13e siècle, a introduit la méditation zazen dans son pays et
fondé le zen Sôtô. Philosophe, poète, son œuvre considérable continue
d’imprégner la spiritualité, mais aussi l’art culinaire japonais.
C’est
en pleine décadence du bouddhisme japonais, au XIIIe siècle, que le
jeune Dôgen reçoit l’ordination monastique. Il a 13 ans. Pendant une
dizaine d’années, il cherche des réponses à ses questions existentielles
auprès de maîtres des différentes écoles bouddhistes du Japon, mais
c’est en Chine qu’il parvient à retrouver la pureté originelle du Chan,
le bouddhisme chinois, plus simple et plus exigeant à la fois. Il
découvre surtout le zazen, la méditation assise du Bouddha.
De
retour au Japon, il se heurte à un clergé engoncé dans une religion
sclérosée, écrit le tout premier livre sur le zazen et fonde sa propre
école, le zen Sôtô. Il refonde la pratique du bouddhisme zen, crée des
rituels et, jusqu’à sa mort, écrit énormément.
Maître Ejo, successeur de Maître Dogen
Il
devint moine à dix-huit ans. Il fit des études universitaires très
sérieuses au grand Centre d'Etudes Bouddhiques du Mont Hiei à Kyoto,
puis il revint à la maison.Sa mère lui dit : Pourquoi êtes vous devenu
moine ? Est-ce pour devenir Supérieur d'un grand temple ? Pour faire
partie de la hiérarchie officielle et devenir moine de renom ? Non. Vous
devez devenir mendiant, porter le vêtement noir traditionnel et le kesa
noir, et vous adonner à la pratique de zazen.Maître Ejo ne retourna pas
à l'université. Il alla trouver Maître Dogen…. pratiquer le zazen avec
lui, et après sa mort, répandit son enseignement."